Fiche de transcription N°13

PERCEPTION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ET PRÉSENCE EFFECTIVE DES MIGRANTS DANS LA PROVINCE DE L’ITURI

Transcription par :Jules Beya Tshimpampa

Ajoutez une description de menu.

Projet concerné : CEMiC

  • Axe de recherche d'attache du réalisateur Axe 1

  • Période
    20 juillet - 20 Septembre 2019

Date de réalisation : 17/08/2021

  • Timing : 2 mois

1. La carte d’identité de l’enregistrement

Titre du fichier

  • Longueur du fichier en minutes : 1h:50'

  • Réalisateurs(trices) : Nabintu Francine

  • Personne(s) ressource et fonction : Un déplacé de guerre en provenance d’Irumu


  • Type de fichier

  • Langue(s) utilisée(s) Swahili

  • Lieu de l'enregistrement Bunia

2. Contenu de l'enregistrement



Thème : Vie sociale

Q/ Activité principale, Tribu, Territoire d’origine, Territoire de provenance, Religion, le temps d’implantation depuis le déplacement ?

R/ - Agriculture et mécanique auto (mécanicien des grands moteurs), avec une vie très stable et paisible chez soi ; de la tribu de Bira ; en territoire d’Irumu ; de la religion catholique, je suis déplacé avec ma famille depuis plus de 3 semaines suite à l’insécurité causée par des groupes armées et des exactions des milices de part et d’autre des belligérants. Je dois avouer que la vie est intenable et insupportable en tant que déplacé.

Thème : Changement climatique

Q/ Avez-vous déjà entendu parler de changement climatique ?

R/ Il y a de petites alternances de soleil et de pluie, toutefois il y a beaucoup de perturbation de cette alternance à tel point que la récolte est réduite et la famine commence à surgir surtout chez les paresseux. C’est peut-être une des causes de beaucoup de groupes armés et des bandes des pilleurs.

Thème : Les causes de déplacement et les difficultés rencontrées

Q/ Quelles sont les réelles causes de votre déplacement ?

R/ C’est surtout la guerre et les tueries des innocents. C’est été deux tribus qui nous déstabilisent, les Hema et les Lendu. Ces gens tuent tout le monde qui habite parmi eux, ils ne distinguent pas les tribus innocentes et leurs ennemis.

Q/ Quelles sont les difficultés que rencontrent les déplacés, et surtout de guerre comme vous êtes ?

R/ En fouillant ils sont dépourvus de tout, ils sont tués en route et surtout s’ils détiennent quelque chose, ils sont victimes de plusieurs maladies et des fois victimes des épidémies.

Q/ Quelle l’état d’esprit des habitants du village envers les déplacés ?

R/ Ils nous ont bien accueillis, mais ils ne nous donnent pas suffisamment à manger, car ils n’ont pas aussi grand-chose.

Q/ Les déplacés ont-ils la facilité de travailler ou d’élever, soit faire les champs ?

R/ Il n’y a pas de travail à faire, il est difficile d’élever les grands bétails pendant le déplacement sauf les chèvres qui peuvent être amené avec soit.

Q/ Comment partagez-vous de travail entre homme et femme ?

R/ Il y a des activités spécifiques entre homme et femme. Exemple faire la cuisine, faire des restaurent, laver les habilles et la maison, etc. Les hommes creusent l’or, fabriquent les braises, coupent les champs, etc.

Q. Est-ce que le changement environnemental qui s’observe dans la perturbation des périodes culturales, peut-il changer le comportement et l’appréhension de la population quant au partage d’activités dans le ménage ?

R. Cela dépend de la volonté de toute personne de résoudre les problèmes qui se posent dans le foyer. L’homme peut selon sa volonté aider sa femme, soit les enfants viennent à la rescousse des parents pendant des périodes des vacances, en effectuant certains travaux de champs.

Entretien avec un chef de l’avenue Nsele ou 10 maisons (21-07-2019) à Bunia-Komanda (Swahili)

Thème 1 : Vie personnelle et changement climatique

Q. 1 h 46’ 52’’, Quelles activités entreprends –tu pour survivre ? et tu es de quelle religion ? quelle tribu. Depuis quelle date es-tu arrivé dans ces milieux

R. Je suis natif d’Ituri, dans le territoire d’Irumu, divorcé, diplômé D6, agent de l’Etat, cultivateur, de religion catholique et de l’ethnie Bira et je vis à Bunia depuis 1981.

Q. Avez-vous une idée ou déjà entendu parler de changement climatique ?

R. Oui, nous remarquons plusieurs changements dans le système climatique. Il y a perturbation du calendrier des pluies, plusieurs et piquantes chaleurs et déstabilisation des calendriers culturaux et baisse de production agricole. Devant pareille déstabilisation, la population préfère laisser la terre en jachère pendant 2, 3 à 5 ans pour rechercher la bonne production et le changement impacte toutes les couches de la population.

Thème : Les migrants

Q. Quelle perception du phénomène migrant ?

R. Les migrants ne sont pas mal perçus car ce qui leur arrive peut aussi nous arriver, ils doivent être traités comme tous les autochtones, ce sont des conditions de vie qui les poussent à se déplacer. Mais d’autres viennent à la recherche des minerais, faire leur commerce, etc. Il y a certains avantages que les venants nous apportent, les éleveurs nous vendent les vaches et chèvres à moins cher, ils nous aident aux travaux de champ à moins cher, ils aident à agrandir la ville. Les populations autochtones se marient sans problème avec les déplacés, sauf les migrants étrangers qui font un peu craindre car ne sachant pas tellement bien qui ils sont.

Il y a également échange commerciale entre populations locales et venants, cela incite la diminution des prix de certains produits de première nécessité.

Pour élever, il faut demander au chef de terre la permission et il vous installe sans porter préjudice aux autres.

Ce que nous pouvons noter est que l’avènement des migrants et déplacés amène beaucoup de pression sur les ressources tel que l’eau, la forêt, etc. Ainsi vu que l’Ituri a plusieurs opportunités tel que le parc d’Epulu, les minerais d’or et tant d’autres, les poissons des lacs tel que lac Albert, la terre arable, la forêt, etc. Il serait mieux de règlementer les jours de chasse et de pêche au cours de l’année, appeler la population à planter les arbres, leur apprendre à faire l’agriculture sans laisser le sol s’éroder ou s’endommager, etc.

La grande faiblesse que nous remarquons est que les services de la DGM et autres chargés de la sécurité ou de l’administration, ne donnent même pas d’orientation à la population comme aux chefs que nous sommes sur les précautions à prendre face aux migrants.

Il arrive qu’il y ait beaucoup de vols depuis l’avènement des migrants.

Mais toutefois, le migrant est libre de participer à la vie communautaire, apporter son idée de développement de notre société.

Q. Idée sur les itinéraires des migrants

R. Plusieurs déplacés sont ici à Bunia et sont internes, fouillant les guerres. Ils viennent de Walu, Irumu, Djugu. A Irumu, il y a des ruandais à Boga et viennent pour des champs, ils sont là depuis plus de 5 ans. Ils avaient au début eu à faire face à la résistance des autochtones, mais à présent ils sont calmes et se marient avec les gens du terroir.

Q. Quelles assistances apportez-vous aux migrants ?

R. Nous les assistons sur le plan humanitaire, mais les militaires eux les secours sur le plan militaires.

Un constat

Thème : Gestion des conflits

R. Les conflits surgissent souvent à cause de destruction des champs, compétition pour les pâturages, dispute entre voisins, et tout se règle essentiellement par le chef de localité.

Q. Est-ce qu’il arrive que les déplacés portent des armes de guerre ?

R. Non, ici à Bunia, les cas de port d’arme de guerre n’est pas encore connu dans les milieux des déplacés, sauf chez les meneurs des guerres tel que les Mayi-Mayi et les groupes tribaux.

Thème : Genre et violence sexuelles

R. Actuellement, les hommes et les femmes travaillent dans tous les domaines sans distinction, sauf certains secteurs des travaux durs. Les hommes font la chasse, les femmes elles ramassent le bois, les champignons, les travaux légers de forêt mais ce qui est dur est réservé aux hommes.

Les femmes sont à la base d’initiation des relations entre migrants et populations locales, elles sont souvent associées à la résolution des conflits.

Les femmes libres font facilement leur commerce, mais dans ma tribu des Bira, les femmes mariées ne sont pas autorisées souvent à gérer des activités commerciales sans faire recours à leur mais.

Les femmes sont souvent victimes de viols pendant les moments des conflits armés.

Q. Y-a-il dans cette région des cas de violence sexuelle qui sont avérés ?

R. Oui, il y a beaucoup de cas des violences sexuelles avérées ici, et surtout dans les milieux des guerres.

Thème : Les communautés habitant de la contrée tel que Irumu

R. Hema, Engiti, Lese, Pygmée (Mbuti), Bira, Engiti.

Thème : Crédit agricoles et activités économiques

R. Nous n’avons pas de soutien dans le cadre d’assistance aux entreprises, à l’agriculture où à toute autre activité. Les quelques coopératives qui avaient existés, avaient finis par détourner même l’argent des épargnants





3. Thèmes et messages contenus dans l’enregistrement


Thèmes principaux : Changement climatique, Vie sociale, Migration, Crédit agricoles et activités économiques, Genre et violence sexuelles.

Message spécifique par rapport aux thèmes exploités : Perception du changement climatique et présence effective des migrants dans la province Ituri