Fiche de transcription N°15

NECESSITE DES ETUDES APPROFONDIES SUR LA CARTOGRAPHIE DES ITINERAIRES MIGRATOIRE DES MBORORO DANS LES UELE

Transcription par : Jules Beya Tshimpampa

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Projet concerné : CEMiC

  • Axe de recherche d'attache du réalisateur

  • Période
    20 juillet - 20 Septembre 2019

Date de réalisation : 28/09/2021

  • Timing : 2 mois

1. La carte d’identité de l’enregistrement

Titre du fichier

  • Longueur du fichier en minutes : 3h:40'

  • Réalisateurs(trices) : Enquêteurs et chercheurs du projet CEMIC : - Gérard Sankania ; - Nicole Nsambi et Emanuel Nguamashi tous issus du CRREBaC

  • Personne(s) ressource et fonction : Les interlocuteurs sont : - le Chef de Travaux Bayinito ; - Assistant Muziwa du Département d’Agrovétérinaire ; - Assistant Dieu Donné Yimbika, Président d’un mouvement de la société civile ‘’ Conseil Provincial de la Jeunesse du Bas-Uélé


  • Type de fichier Audio

  • Langue(s) utilisée(s) Français

  • Lieu de l'enregistrement Buta/Bas-Uélé

2. Contenu de l'enregistrement

Une brève introduction est faite sur le but de la mission, le projet CEMIC et le centre CRREBaC qui pilote le projet.



4 thématiques principales vont faire l’objet des entretiens, il s’agit entre autres : - de la perception sur le climat et les ressources naturelles dont l’eau, la forêt, les mines, etc. - les impacts négatifs observés dans la région, - les migrations des Mbororo et d’autres peuples en mouvement dans la région, les conflits qu’ils engendrent et les impacts négatifs qui sont observés dans la région ayant des liens avec ces migrations.



Q. Ce que pense les interlocuteurs des migrants Mbororo et des impacts tant positifs que négatifs qu’ils ont sur la vie sociale de la région ainsi que les conséquences qui peuvent en découler ?

R. Il y a lieu de signaler d’avance que les interlocuteurs, en plus d’être scientifique, ils sont aussi membres de la société civile engagée. La question des migrants dans cette région doit être vue de façon scientifique et intégrale. Sur le plan Scientifique le filet migratoire de Mbororo doit être observé sous deux côtés, leur côté positif ainsi que leur côté négatif afin de le mettre sous une balance et d’y tirer des bonnes conclusions.

Abordant sur la piste des 4 thématiques précitées, tous les observateurs s’accordent à conclure que l’avènement des Mbororo n’a aucun impact positif.



Q. Est-ce que le colloque tenu à Isiro avait-il des liens avec le phénomène Mbororo, et comment cela avait il était abordé ?

R. Oui certains aspects de cette question étaient abordés mais pas en profondeur. Le colloque était axé sur la transhumance c’est-à-dire. Les 9 territoires des provinces concernées étaient représentés, chacun avait procédé par faire son état des lieux, suivi de la phase d’intervention des scientifiques dont les professeurs, assistants, chefs des travaux et plusieurs leaders de la société civile présents dans la salle de conférence. Un agent des Nations Unis Sylvain Masudi était présent, et un grand pour chercher des voies et moyens sur comment appeler ces migrants.

Avec le représentant des Mbororo à l’atelier, une méthodologie a été fixée pour faciliter à joindre les Mbororo, enter en contact avec eux.

***Une préoccupation est soulevée, les interlocuteurs voudraient avoir un guide d’entretien. Ce qui est promis d’être réalisé dans les fiches d’enquête.



Q. Quel a été l’appellation propice convenue par tous ? Sont-ils des éleveurs en déplacement ou des migrants ?

R. Cela va de soi, il y a en a qui les appels les envahisseurs, d’autres les terroristes, d’autres des hors la loi, etc. L’élevage extensif est de loin différentes de ce qui se passe avec ce groupe, Cet élevage est organisé, les bêtes sont vaccinées et bien recensées.

La transhumance met la population locale en inquiétude sur plusieurs plans : alimentaire, habitation, sanitaire, utilisation des ressources, etc. Il y a par exemple une maladie apparentée aux maladies sexuellement transmissibles que les Mbororo véhiculent appelée WIZE. Cette maladie se caractérise par des pertes vaginales chez la femme avec une sorte des fils et elle se manifeste plus au niveau de Poko. Selon d’autres chercheurs, les hommes chez les Mbororo ont des pénis qui dépassent la taille normale, et lorsqu’ils font des rapports sexuels avec des femmes surtout congolaises, elles sont traumatisées et des fois trouvent la mort. Ces rapports peuvent prendre 2 à 3 heures par coup à cause d’une éjaculation retardée, il y a des cas précis qui ont eu lieu vers la frontière avec la RCA.



Q. Est-ce que les Mbororo s’amènent-ils avec leurs femmes ?

R. Bien sûr qu’il y a parmi eux toutes les classes, il y a des enfants, des jeunes, des femmes et voir même des vieillards.

Les Mbororo peuvent être considérés comme des apatrides. Il est difficile que même de passage dans leur campement vous leur preniez leurs images en photos, ils sont très agressifs.

Lors du colloque tenu à Isiro, leur chef était présent. Ces migrants sont essentiellement des peuls, mais il y a aussi quelques Uda qui eux ne se promènent pas avec les vaches. Les Uda sont très méchants, ils pillent même leurs propres frères les peuls et ils se comportent comme des Boko Haram et pourtant ils sont tous ouest africains. Nous pouvons aussi signaler que les Mbororo s’accompagnent des LRA dans leur suite.



Q. Est-ce que les migrants acceptent-ils de donner leurs femmes en mariage aux congolais ?

R. Oui, il a été rapporté que certains chefs coutumiers proposent de prendre les femmes Mbororo en mariage et ils y parviennent.



Q. Comment expliquer le mélange entre Mbororo ouest africain et LRA est africain ?

R. La réponse peut s’illustrer par un exemple précis, à Dakwa, avant que les LRA viennent pour leurs crimes de pillage et des tueries, il y a d’abord les Mbororo qui passent avec leurs troupeaux et créent des grands boulevards que les LRA profitent pour passer et aller faire des exécutions de leurs sale besogne.

Les Mbororo sont suffisamment équipés comme les LRA, ils ont des connections à WIFI quel que soit l’endroit qu’ils se trouvent, que ça soit en forêt ou au village. Nous avons des preuves découvertes cela lors de certaines de nos descentes en mission de la CENI.



Q. Vous partiez enquêter sur quoi et à quelle occasion ?

R. S’était à l’occasion de la réalisation de la cartographie pour le compte de la CENI. Il y a lieu de dire qu’au Bas Uélé, les effets découlant de l’avènement des Mbororo sont plus néfastes que bénéfiques. Les autorités sont bien au courant de ce qui se passe, la DGM qui est la police et l’autorité des frontières cache beaucoup d’information aux autochtones. Il y a difficulté d’inventorier les Mbororo, même les services attitrés ont difficile à donner des résultats d’inventorisation des Mbororo et de leurs bêtes. Ils s’amènent avec 3000 à 5000 têtes des vaches. Et une fois installé, les Mbororo et leur cheptel ont un impact très négatif sur les ressources en eau qui tarissent, les champs qui sont dévastés et des pâturages qui sont asséchés.



Q. Est-ce-que tous les phénomènes des impacts négatifs causés par le passage des migrants Mbororo sur les ressources de la région tel que les ruisseaux et les champs sont-ils inventoriés ?

R. Les données réelles sur ces phénomènes sont trouvées chez DCDBI (Dynamique Culturelle Buta) de madame …Clara… qui est aussi de l’EDIFMIR, elle a des images des Mbororo, des sources d’eau taries, des dégâts causés par ex. aux champs, etc. Il y a aussi Célestin Magbuambaku, curé de la paroisse dont les coordonnées ont été obtenues grâce au DG, il est le secrétaire exécutif de la Caritas. Ici lorsque certains parlent de la migration ils envisagent seulement les Mbororo et leurs suites, mais il y a aussi des migrants internes qui à causent des exactions des venants, des pillages de leurs champs par les Mbororo ont fui leurs villages pour trouver refuge ailleurs. Ces déplacés ont carrément Ango pour Dingila ou pour Buta. Il y a un cas d’un certain nombre des filles qui ont été kidnappées par les LRA, elles avaient dû s’échapper et sont à présent employées dans un débit de boisson comme serveuses par une certaine Mariamu qui tente de les réinsérer dans la société mais sans un encadrement des services spécialisés en psychologie, elles les utilisent à ses services et leurs payent à la fin de chaque mois 30.000 Fc. Ces filles ne sont juste qu’un échantillon qui est encadré par cette dame dans le cadre de son ASBL, mais plusieurs autres cas éparpillés dans tout ce milieu qui ont subi des mêmes traumatismes ; il y a le cas d’un élève d’une de classes de 5è secondaire de la place qui a été aussi kidnappé avait échappé et il est vit ici sur place.

Les nationalités qui sont trouvées parmi ces migrants sont les tchadiens, les sud soudanais, les centres africains, les sénégalais. Il y a ceux qui sont venus en transhumance, qui ont fui des guerres qui se mêlent avec ceux qui sont convoyeurs des vaches et autres. Les services spécialisés comme la DGM sont susceptibles d’éclaircir l’opinion sur leurs nations respectives, et les motifs de leurs déplacements.



Q. Est-ce que les gens qui entrent avec leurs bêtes sur le territoire national ont-payent ils convenablement au gouvernement ?

R. Ils payent à la direction provinciale des recettes de Bas-Uélé, c’est là que se trouve les statistiques de la façon dont ils payent à leur sur le territoire national. A la question de savoir s’ils payent correctement, il y a à manger et à boire, c’est ce service-là qui peut renseigner par ce qu’il y a des fois des magouilles qui se font à ce niveau-là. La situation de la gestion des migrants et leur contribution dans l’économie de la province est jusque-là très complexe. En commençant par les chefs coutumiers, ils sont les plus grands bénéficiaires de ces gens. Exemple lorsqu’ils abattent une bête, le chef à droit à 5 kgs de viande alors imaginez la suite.

La population elle en pâti dans sa vie quotidienne avec ces migrants, ils sont dans une psychose qui ne dit pas son nom. Lorsqu’un Mbororo sollicite de payer quelque chose dans votre champ, une fois que lui avez taxer le prix d’un pied de culture, il peut vous avancer de l’argent pour deux ou trois autres qu’il ne prend pas le jour mais lorsqu’il va venir la prochaine fois, il chasse carrément le propriétaire prétextant qu’il a déjà payé tout le champ. En plus ces Mbororo ne vendent jamais des meilleures vaches, ils vendent seulement des vaches maigres, vielles ou celles qui ont des problèmes visibles de sante. Cela est aussi un sujet d’inquiétudes sur le plan sanitaire car il peut y avoir prolifération de certaines autres maladies.



Q. Que font alors les vétérinaires qui sont formés ici à Buta et ceux qui existent déjà localement bien avant ? Le service de quarantaine de l’OCC et tant d’autres ?

R. Nos vétérinaires n’ont pas de matériels, mais ils ne sont pas aussi employés officiellement. Les services de l’OCC également ne sont pas équipés et lorsqu’ils se présentent à l’endroit d’abattage, on leur offre quelques kilos de viande et c’est tout ils laissent faire les bouchers. Il arrive des fois que les gens avertis évitent de consommer cette viande là non contrôler, ils se servent alors des chèvres et des porcs élevés sur le plan local. La population consomme aussi des poissons salés produits localement dans la rivière Ouélé à 80 km de Buta, ces poissons sont estimés être de meilleure qualité pour la RDC.

Sollicitation : les chercheurs CEMIC intéressent les interlocuteurs pour leur tenir compagnie dans la poursuite des enquêtes sur terrain, ils seront même réorientés quant à la zone qui peut bien dans le cas échéant servir à donner des informations pertinentes dont l’équipe a besoin. Ainsi au lieu d’aller à Poku et Ango comme initialement prévu, mais à cause de l’insécurité de LRA surtout à Bano où se trouve leur Chef Mamatchad, l’itinéraire change pour aller vers Bondo où il y a des Mbororo et surtout à Baye où se trouve un grand marché où tout le monde voir d’autres migrants se rassemble et il y a possibilité d’observer plusieurs phénomènes c’est là que des éléments peuvent sortir pour orienter les chercheurs, il y a là le président des Mbororo qui est un centre africain. Car c’est le terrain qui doit guider les chercheurs. Et la préférence est tombée sur les scientifiques.



Q. A quand remonte l’affaire migration des Mbororo dans cette contrée de la RDC ?

R. Selon l’histoire, les migrations ont commencé depuis le temps des belges en 1940, la deuxième vague c’était en 1980 avec Mobutu où ils venaient pour des motifs de braconnage et la vague actuelle a commencé en 1999 avec les guerres de MLC, RCD qui faisaient suite de l’AFDL où les politiciens cherchaient les efforts de guerre auprès de la population, ces migrants ont été utilisés comme pourvoyeurs des capitaux pour les efforts de guerre. Donc le MLC coopérait avec le président centre africain, il y a facilitation d’entrée des Mbororo sur le sol congolais sans protocole due aux migrations.

Il est à souligner que l’entrée principale des Mbororo est à la province de Bas Ouélé à partir d’Ango au niveau du village Mboki vers la frontière avec la RCA, puis ils traversent vers Hauts Ouélé. L’itinéraire peut être tracée de la sorte : Ango(Mboki) – Dongu pour certains et certains autres vers – Bondo - Biamange, une autre équipe se dirige vers Bondo- Biamange et aujourd’hui ils sont au-delà de 6 chefferies. Les 4 chefferies que constitue le territoire d’Ango sont occupées par les Mbororo, et au niveau de Bondo il y a 6 chefferies occupées sur 10. Ses chefferies sont Cheffferies : Kassa, Dowa, Kaya, Biamange, Gama et Dembo. Donc en 1999, le mouvement rebelle MLC a commencé à laisser entrer les migrants au village Mboki sans autorisation préalable des autorités coutumières. Le mouvement commencé à Mboki a atteint les villages Banda puis Dakwa, Angar, Amandji, Djimi, Elisa. Une autre ligne était de Ango vers Dungu (Haut - Ouele), Niangara – Poku. Ango (point de depart de tous les axes) - Api- Bili, Bengu chef-lieu de la chefferie Gowa (Bahe) village Dongobe totalement dans Bondo. Du côté de Bondo il n’y a pas d’autres entrées, à partir de là, les migrants viennent seulement vendre leurs vaches. De cette façon, les migrants semblent avoir gagné du terrain, ils se sont presque sédentarisés. Mais malheureusement ils empêchent les gens du village à vaguer paisiblement à leurs occupations dont la pêche et l’agriculture.



Q. Est-ce que à ces jours les responsabilités d’autorisation d’entrée des migrants sur le territoire de la RDC peuvent-elles être rétablies ?

R. Bien sûr que la population connait qui est à la base de ces autorisations, et eux-mêmes les politiciens s’entre accusent pendant la campagne électorale. Les grands ayant décidé dans cette affaire et grands acteurs sont essentiellement des cadres du MLC. Il est à signaler que le MLC est resté influant dans la contrée et a souvent plus des députés dans les régions sous enquêtes.



Q. Retour sur la problématique de l’eau. Buta est entouré de combien des rivières ?

R. en termes de rivière, la ville de Buta en trouve des rivières telles que Rubi, Bale, Makala, Besose, Longa, Bomea, Madisa, Buta à côté du gouvernorat, Bopa, Bangale avec pont métallique, Makanza, Gima…



Q. La REGIDESO distribuée l’eau à la population de la cité de Buta à l’époque, et le captage est accessible. Y a-t-il une idée de débit de ce captage ? Est-ce qu’au niveau des institutions de la place, y a-t-il jamais eu des travaux en rapport avec des études hydrologiques, hydrodynamiques, ichtyologique, etc., qui ont déjà étaient entrepris et qui peuvent aider à orienter les recherches ?

R. Il n’y a pas idée sur le débit de la rivière, sauf qu’il y a des documents sur les espèces des poissons présents dans certains cours d’eau et ces documents sont disponibles. Les poissons se font de plus en plus rare à cause du phénomène d’empoisonnement et de bombardement des rivières qui est une forme de braconnage et interdite en RDC. Bien que sur les marchés environnent il y a rareté des poissons, à Bondo par contre il y en a suffisamment malgré qu’ils soient chers.



Q. Il y a-t-il une station météo pour informer sur les hauteurs des pluies enregistrées par année ?

R. Il doit y avoir une station à l’aéroport appartenant à la RVA et une autre fonctionnait chez les frères maristes, mais avec la rébellion de MLC il est difficile qu’on y trouve des informations. A partir de certains TFC, il y lieu de découvrir les moyennes annuelles pour certaines années.

Q. Comment la population se démenait -elle pour s’approvisionner en eau potable avant l’avènement de la REGIDESO ?



R. Il y avait des sources aménagées un peu partout dans la zone, mais actuellement, avec l’envahissement des habitations et les progrès enregistrés dans l’occupation du sol il est tellement difficile que ces sources répondent à des critères de comestibilité. Il y a toute une documentation à collecter qui peut bien informer à ce sujet, à partir des TFC, TP, etc. Il y a la liste de toutes les sources en usage et même les distances qui les séparent, mais elles ont pour la plupart perdues la qualité.



Q. Quelles sont les périodes où l’eau déborde de son lit et des fois inonde les cités ici dans la région de Buta et quelles en sont les causes ?

R. De octobre jusqu’à mi-novembre, c’est la période que Buta connait les montées excessives d’eau. Les causes sont multiples, il y a entre autres : la destruction des ouvrages de drainage et le non entretien de ceux qui existent, les constructions anarchiques qui ont augmentés dans les différents bassins versants de la région, entrainant le dénudement des terres lors de la fabrication des briques, les travaux des champs qui ont entrainé un défrichement des sols à grande échelle, bouchage des collecteurs et conduites d’eau à travers la ville, etc. font que lorsque les pluies tombent, l’eau ne s’infiltrent plus comme dans le temps, elle a tendance à vite couler vers le lit de la rivière, et même la minime quantité qui s’infiltre sature rapidement le sol vu que la nappe phréatique n’est pas du tout lointaine de la surface. Une fois que le lit de la rivière reçoit une quantité qu’il a difficile à évacuer en un temps record, il repousse une partie qui se disperse dans la cité et endommage les biens matériels, et même provoquent des décès dans certains cas. Dans le temps, les inondations surgissaient à un intervalle de presque 10 ans, mais depuis 2009, c’est presque chaque année que les phénomènes d’inondations sont enregistrés. Il arrive même que l’université soit coupée du reste de la ville chaque année pendant 1 à 1 mois et demi à cause des inondations.



Une corrélation est faite entre les phénomènes des inondations qui surgissent dans les Ouélés et celle qui ont lieu à Kinshasa tout comme à Bandaka, les conclusions sont tirées qu’il y a un changement qui s’observe dans le système climatique au niveau du Bassin du Congo. Les rivières les plus affectées par les inondations sont Rubi, Makala, Ngwango ; il arrive que les élèves des écoles Bumba ne partent en vacances (un ensemble des écoles protestantes et ils tirent leurs noms d’une notabilité de la place).

Une parenthèse, la REGIDESO était construite pour 10.000 habitants, mais à présent elle doit faire face à plus de 100.000 habitants c’est pourquoi elle a difficile à desservir convenablement toute la population. En plus, l’eau est distribuée par gravité vers les points de consommation et le réservoir était placé au point culminant du temps que la ville était réduite mais à présent il y a des gens qui habitent plus haut que le réservoir ils ont ainsi difficile à recevoir cette eau vue que la ville a un problème de manque d’énergie électrique. Ainsi la population fait recours à l’eau des forages et certains utilisent les sources où ils mettent les produits qui rendent cette eau comestible.



***Une sollicitation est lancée aux scientifiques pour qu’ils accompagnent les chercheurs dans les processus des enquêtes, le but étant la facilité dont les scientifiques ont de comprendre les préoccupations des chercheurs et faciliter celles des enquêtés sur terrain. Il est alors prévu d’enquêter 30 ménages par site, Bumba, Bondo, Bahé. Il y a certains critères qui sont pris pour sélectionner les ménages. Il y a des instruments de recherche qui seront mis à la disposition des enquêteurs, bien sûr qu’une prise en charge et des enquêteurs associés et des enquêtés. Une idée de ce qu’est CRREBaC est avancée et le combat que mène cette institution pour une gestion bonne et durable des ressources en eau dans tout le bassin du Congo. Les enquêtes qui seront entreprises aideront quant à leurs résultats à la prise de décision, le vote des lois qui vont aider au développement non seulement des ressources naturelles mais aussi socio-économique et de la RDC et de la région du Bassin du Congo. Il va de la responsabilité des enquêteurs de faire un bon travail, produire des résultats fiables qui pourront aider à écrire des articles scientifiques et ainsi faire promotion de la région et du travail abattu.



Q. Il y a aussi l’aspect conflit qui sera soulevé pendant ces enquêtes, il y a lieu de parler de toutes sortes des conflits qui surgissent dans la contrée. Les conflits liés à l’eau, aux mines, aux différentes autres ressources, aux mouvements des populations, etc. Est-il possible de relever les causes de ces conflits et les possibilités de les résoudre ?



R. Il y a plusieurs conflits sur terrain, conflits fonciers, les conflits miniers, etc. D’ailleurs parmi les assistants en discussion avec l’équipe des chercheurs, il y a même un ministre provincial et il une personne ressource bien placée pour aider à bien expliquer les différents conflits. Les conflits sont surtout renforcés suite à l’exode rurale, plusieurs personnes qui sont venues des villages détruisent sensiblement les forets pour faire les champs. Comme les terres sont en train de devenir rares ici en ville, les cultivateurs sont tentés d’aller plus loin vers 30 à 50 km acheter des champs et comme il y a plusieurs propriétaires terriens qui sont souvent paresseux ils les leurs vendent des fois sans l’avis du chef coutumier ce qui est une source sérieuse des conflits.



Il y a des conflits qui sont créés par les agents des titres fonciers et des services cadastraux, qui mettent à la prise les nécessiteux des terres pour les constructions des habitations et créent beaucoup de mésententes entre population.



Sur le plan général, dans les Uélé il n’y a pas souvent des conflits entre tribus. Les peuples vivent souvent ensemble parce qu’ils ont tous presque même activité quoi est l’agriculture, sauf avec l’avènement des éleveurs Mbororo et Hema qui est à la base des conflits. C’est différent de l’Ituri où il y a agriculteurs et éleveurs. Les vaches détruisent souvent des champs lors de leur passage ou pendant qu’elles sont en train d’être pait.



Q. Les tributs les plus dominants dans la province des Bas Uélé ?

R. Il y a les peuples Boa et Zandé sont des originaires de Buta, à Aketi il y a le peuple Benza et Zande. Les détails peuvent bien être retrouvés dans la monographie de Bas Ouélés édition 2014-2015. Le peuple habitants Bas Ouélés en générale n’est conflictuel peut-être parce qu’ils pratiquent tous la même activité d’agriculture, ce qui est différent de ceux de l’Ituri où il y a agriculteurs et éleveurs. Cela se déjà sentir dans le territoire de Poku où Hema et Mbororo, deux tributs d’éleveurs sont présents et soulèvent beaucoup de conflits contre les agriculteurs. Les Hema viennent sans vaches, une fois accueillit par les chefs des coutumiers puis installés, ils payent les vaches chez les Mbororo qui sont peuls et nilotiques comme eux. Souvent l’installation de ces migrants se fait avec l’assentiment des seuls chefs des villages, mais contre la volonté de la population locale. Ce qui présage des conflits futurs, surtout à la mort du chef qui les ont accueillis.



Il y a également les conflits liés au domaine de chasse de Bili-Uéré et Rubi-Télé : les gardiens des domaines de réserves de chasse autorisent la population selon certaines périodes pour qu'elle fasse la chasse et à un certain moment ils interdisent, cela n’enchante pas cette dernière à tel point qu’elle ne semble plus trouver l’importance de domaines de chasse ; mais aussi les gardes qui ne sont pas payés préfèrent retourner en forêt et abattre les gibiers qu’ils sont censés protéger. Il y a surtout problème de zonage qui n’est pas respecté, et il s’avère que la population n’a pas été contactée pour délimiter ces domaines de chasse à l’instar de celle de l’équateur par exemple à Lomeme. Même là, malgré la consultation de la population, les problèmes existent toujours. L’avènement de ce domaine de chasse est dû à un homme d’affaire à l’époque du Zaire Dokolo, qui avait payé la forêt et Mobutu s’étant rendu compte le terrain était riche en minerais d’or, de diamant, du fer, d’argent, etc. avait décidé de créer le domaine de réserve pour empêcher une exploitation de ces minerais par le nouvel acquéreur. Il sied de signaler qu’avant avant la création du domaine, un groupe des chercheurs avait travaillé dans le terrain, et après il a été constaté l’érection des limites et l’interdiction de la population d’accéder à ce terrain. Il y avait un enseignement Kombo, qui avait travaillé avec ces chercheurs. Le CRREBaC va chercher à avoir des traces de l’ordonnance présidentielle ayant créée ce domaine, et des éventuelles traces d’entente avec les autorités coutumières.



Les idées sont en train de divaguer, est ce que ce choix du terrain est-il lié à l’histoire de Mbororo ; Y a-t-il parmi eux des géologues, hydrologues où toute formes des gens ayant connaissance des richesses que cache le domaine. Il y a à présent certaines exploitations artisanales qui évoluent dans la contrée, sous forme des foyers miniers.

Mais l’étonnement est que les élus des régions à problème ne semblent pas se soucier à résoudre ce problème, il s’agit des élus des provinces du Bas et Haut-Uélé, excepté ceux de l’Ituri qui semble s’y intéresser.

Les scientifiques sont appelés par l’entremise de cette recherche à faire le pont, qui va pouvoir faciliter à chercher des voies et moyens de voter des lois et de faire des plaidoyers afin de résoudre ce problème, concevoir des projets de développement. Donc il est temps de créer un soubassement qui puisse aider à sensibiliser les politiques pour qu’ils s’imprègnent des réalités du problème et y apportent solution.



Q. Parlez brièvement des Mbororo, les enjeux de leur présence, les perceptions de la population et tout ce qui est lié à la question ?

R. C’est une question complexe. Selon l’entendement locale, ces gens appelés Mbororo, bien qu’officiellement étant à la quête de l’eau et des pâturages pour leurs troupeaux, ils sont porteurs d’armes de guerres, et commettent beaucoup de crimes, ils décapitent même les gens et les crimes restent impunis. Ce qui fait dire qu’il y a un plan de la communauté internationale dont l’ONU derrière cette histoire. Donc les multi nationaux semblent être derrière ces entrées qui apparentent à un envahissement. Il y a par exemple un certain Sylvain Masudi qui est un agent onusien, il est à la solde des multinationaux pour faire assoir ces migrants, et il amène des discours d’intimidation aux autochtones. Sa mission est d’amener les autochtones à ne plus jamais parler des Mbororo. A présent même si vous demandez à ces migrants pour savoir à quand ils vont repartir chez eux, ils vous répondent avec sérénité qu’ils ne partiront plus jamais, et qu’ils auraient déjà payé le terrain qu’ils habitent. Alors il est question ici pour la population autochtone de se prendre en charge, car même les chefs traditionnels sont souvent corrompus par ces gens avec deux ou trois vaches et ils cèdent des terres et empêchent aux autres autochtones de revendiquer leurs terres. Ceci est souvent considéré comme un danger pour le futur, car à la mort des chefs qui ont signé ces deals.



La grande préoccupation est que la population autochtone est désespérée, elle pense simplement qu’elle est malheureuse, abandonnée à son triste sort, et qu’elle n’a nulle part où se remettre pour plaider sa cause. Mais les chercheurs du projet avaient tenu à leur redonner l’espoir, promettant qu’à la suite des résultats issus de ce projet CEMIC en cours, il y a espoir que sa cause soit plaidée à un niveau beaucoup supérieur et être entendue.



Un interlocuteur raconte qu’il était à Baye, un Mbororo est venu demander au chef du village qu’il voulait se déplacer pour aller recevoir des soins à Dongo, il a trop fait le sexe à sa femme qu’il en est tombé malade. Il s’est avéré que les femmes de ce peuple sont très malmenées et chosifiée même, elles sont souvent maigres. Peut-être que cela est lié par le fait que ces migrants sont de la culture musulmane, ils sont autorisés à avoir plusieurs femmes et c’est cela la fierté d’un homme. Il y a possibilité de faire un grand lobbying auprès de la communauté internationale, pour faire entendre sa cause et beaucoup de décideurs pourront changer leur façon de considérer la question.



Une sollicitation est faite pour que la chercheur femme du groupe rencontre les femmes qui ont été victimes des atrocités des Mbororo, afin de prendre langue avec dans l’anonymat et avoir plus d’informations sur ce peuple. Un rendez-vous était pris.



Q. Comment parvenir à convaincre la population à répondre à notre questionnaire, et résoudre les problèmes de cohabitation conflictuelle ?

R. Il faut d’abord commencer par parler aux ainées des villages, les autres scientifiques et intellectuels, il sera en plus facile de convaincre même les plus sceptiques. Que la population soit convaincue de ne pas cohabiter avec ces gens qui n’ont pas d’apport positif, qu’elle refuse de consommer la viande de vache que ces gens amènent. Eux-mêmes les Mbororo ne consomment pas leur viande de vache. D’après les entretiens obtenus avec le président des commerçants Nande, le Mbororo aurait le même mode opératoire que les ADF, ils seraient en train d’empoisonner les viandes qu’ils offrent à la population dans un but jusque-là caché. Alors certains de nous qui comprenions, nous conscientisons surtout les jeunes pour ne pas continuer à consommer ces viandes. Il y a même un refugié Tchadien qui est là depuis deux ou trois décennies, il paye ces vaches, les tuent et vende seulement aux autres, il n’en consomme pas lui-même.



Il peut être résumé en ceci : faire des plaidoyers, avoir des arguments et des informations scientifiques convainquant, conscientisé sur le refus de cohabitation. Il peut aussi être proposé, une identification obligatoire des migrants et de leurs bétails ainsi qu’une vaccination obligatoire de tous ces bétails, un marquage des bêtes vaccinées ; ce service de la vaccination doit être entrepris par les vétérinaires congolais.



Q. Qu’est-ce que l’état congolais envisage gagner de la présence des Mbororo dans la province ? Y at il une caution bien fixée par l’autorité pour les migrants et leurs vaches, ou une liste des taxes bien fixé ?

R. C’est au niveau de la Direction des finances provinciales que pareille taxe peut être connu et retrouvé. Les taxes sont bien là, leur bonne perception peut être source d’un profit consistant pour l’économie de la province. Au ministère provincial de l’agriculture, il y a des statistiques qui peuvent donner des bons renseignements sur le sujet.

Dans le temps passé, le gouvernement provincial avait imposé une taxe vétérinaire sur tout le cheptel qu’ils amènent. En plus il y a une autorisation de transfert de bétail. Il y a l’OCC qui perçoit une taxe, la DGM octroie un permis de séjours qui 3000 fc. Mais il y a beaucoup de corruption. L’autorisation de transfert c’est 19000 fc, taxe de séjours 10 $, le certificat vétérinaire coute 7 $, etc. Les séjours qu’ils font passer leur cheptel dans la région, nécessite que les vaches soient nourries, ils sont alors obligés de payer une caution comme taxe pour palier à ce broutage.

Un conseil est prodigué aux scientifiques de l’ISP de créer une taxe pour vaccination des vaches, le montant est fixé et l’argent entre dans la caisse de l’institution.



La taxe est payée par tête de vache et non par troupeau.

Nous devrons toute fois reconnaitre que les revenues de la province tel qu’évaluer par la régie financière, ne répondent qu’à moitié au besoin de fonctionnement de la province et se sont les vaches qui contribuent à grand pourcentage dans le budget provincial. Les mines qui ne contribuent qu’annuellement en taxe, sont buttées au problème de fraude et il faut à ce niveau faire un bon suivi peut être à travers les coopératives minières et service de la CECAM.



Q. A quoi fait-on allusion lorsque l’on parle de réfugiés climatiques ?

R. Les migrants viennent des régions du sahel, ils ont pour activité principale l’élevage, ils sont à la quête continuelle des pâturages pour faire brouter leur cheptel et les régions du nord font à présent face à une grande sècheresse et il y a carence de pâturage. C’est donc dans la recherche de la satisfaction pour la survie de leurs bêtes qu’ils arrivent jusqu’en RDC là où les menaces de la sécheresse ne sont pas encore beaucoup ressenties. C’est pourquoi les raisons de leur recherche de refuge peuvent être considéré plus comme climatiques qu’autre chose.



Quant à la position des autochtones face à la présence de ces immigrants, il faut seulement chercher des voies et moyen de les chasser de notre territoire, bien que nous sachions qu’ils jouissent de la protection du gouvernement centrale et de la communauté international. Du gouvernement central, l’ancien ministre de l’intérieur Richard Muyej était un jour venu ici intimider les populations pour qu’ils acceptent les Mbororo et qu’ils leur donnent la place de façon imposée ; et de la communauté internationale, il y a le précité Masudi de Nations Unies qui avait procédé presque dans le même sens.



Q. Devant toutes les difficultés rencontrées dans la gestion quotidienne de la province, quelles sont les solutions ?

R. la province est riche et a beaucoup de potentialités, le problème réside en la capacité de bien canaliser le minimum des recettes qui entrent, éviter la corruption ; faire une carte postale de la province présentant les atouts d’investissement qu’a la province et créer des possibilités d’attraction des touristes et des investisseurs.



Q. Y a-t-il un cadre de concertation entre provinces voisines pour endiguer le problème de désenclavement que connaisse la province ?

R. Il n’y a pas un cadre officiel dans ce sens, il n’y a des concertations informelles mais qui ne semblent pas du tout porter grand fruit. Mais la question peut être éclairci à partir du moment que le FONER doit être mis en jeux pour résoudre le problème des routes. La rétrocession de 40% ne semble pas aussi résoudre ce problème.



Une interpellation est faite aux cadres scientifiques de faire des projets de développement, de recherche, de conscientisation comme partout ailleurs pour parvenir à relever les défis de la région.

Pour conclure, les Mbororo échappent beaucoup au contrôle de la DGM, il y a un mémoire qui détaille cet aspect des choses, beaucoup entrent clandestinement et sont en forêt avec leurs bêtes sans être identifiés. La population de Bas Uélé est vraiment en souffrance, les vaches ne sont pas identifiées pour être distinguées d’un cheptel à un autre ce qui complique les propriétaires de champ au cas où leur champ venait être brouté. En plus, il y a déjà certains cas de criminalité avérés de ces mêmes Mbororo qui se comportent coupeurs des routes et font des vols à mains armées, tuent des passant et ravissent des bien des commerçants, etc.



La population est en tractation pour pouvoir se prendre en charge, la théorie de la balkanisation que chante-les avertis semble être réelle et ainsi il faudrait que des voix s’élèvent pour accompagner la population dans son éventuel soulèvement.



3. Thèmes et messages contenus dans l’enregistrement


Thèmes principaux : Comprendre le phénomène Mbororo, migration clandestine, conséquences des mouvements des migrants sur les populations des régions envahies et sur les ressources naturelles.

Message spécifique par rapport aux thèmes exploités : Trouver des voies et moyens d’atténuer le phénomène Mbororo avec ses conséquences néfastes sur la RDC et le Bassin du Congo.

Pertinence de chaque message : L’ensemble des messages est pertinent sur le fait qu’ils interpellent sur la prise en considération des mouvements des migrations clandestines et y apporté remède de façon durable. Tout cela doit être stimulé par la société civile et les scientifiques puis impulser par les politiques.