Fiche de transcription N°23

TRANSHUMANCE DES ÉLEVEURS MBORORO ET PRESSION SUR LES RESSOURCES NATURELLES DE LA ZONE D’ETUDE

Transcription par : Prisca SUMBU ZOLA

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Projet concerné : CEMiC

  • Axe de recherche d'attache du réalisateur Bas-Uélé

  • Période
    20 juillet - 20 Septembre 2019

Date de réalisation : 15/11/2021

  • Timing : 2 mois

1. La carte d’identité de l’enregistrement

Titre du fichier

  • Longueur du fichier en minutes : 58',30''

  • Réalisateurs(trices) : Msc. Gérard Sankiama, Emmanuel Tsadok et Mme Nicole Nsambi

  • Personne(s) ressource et fonction : Agriculteur


  • Type de fichier Audio

  • Langue(s) utilisée(s) lingala

  • Lieu de l'enregistrement Buta/Bas-Uélé

2. Contenu de l'enregistrement

Climat et Eau : Dans votre activité qu’est-ce que vous avez ressenti les effets de changement climatique ?

Oui, je ressens les effets de changement climatique notamment : La perturbation du climat affecte les cultures de la région, la production agricole (toutes les cultures confondues) connaît un rendement déficitaire.

Quelles sont les menaces qui vous empêchent à mieux faire votre activité dans votre milieu d’habitation ?

La présence des éleveurs dérange gravement le secteur agricole. Parmi les Mbororo on trouve aussi les libyens et ces migrants sont plus nombreux que les locaux. Ils détruisent les animaux, les abeilles ; ils se marient avec les femmes congolaises mais pas le contraire.

Les éleveurs Mbororo occupent présentement quels territoires ?

Ils sont plus basés dans les 3 territoires POKO, ANGO et BONDO. Ils marchent avec plus de 300.0000 bêtes et a leur passage ils laissent un boulevard pour la LRA. Ces derniers utilisent les Mbororo pour même leurs ravitaillement (nourritures et autres). Entretemps, la MONUSCO interdit la RDC de chasser ces Migrants, les réfugiés climatiques.

Comment ces Migrants ont eu accès dans la Province de Bas-Uélé (Itinéraire) ? sur 148000 Km2, près de 60000 Km2 inhabité du territoire de Bas-Uélé, cette zone est occupée par l’aire protégée de BURIWELE, d’où l’entrée des migrants est facile due au manque d’occupation de ces terres.

Quelle est la meilleure façon de pouvoir résoudre ce problème des Mbororo ?

Chercher l’appui de l’UA et UN

La présence définitive de l’ONU dans la région (mission sans retour)

La présence des multinationales dans la région ;

Comprendre le silence des autorités par rapport à ces problèmes



Les Mbororo disent qu’ils sont à la recherche des ressources naturelles (Eau, pâturages et foret), pour nourrir leurs bétails, si aujourd’hui l’Etat congolais décide de transférer ces ressources en Eau dans le lac Tchad quel serai ton avis

L’avis sur le transfert des eaux vers le bassin de Tchad

Oui, sur le plan économique : investir le gain de ce transfert dans le domaine agricole ; une agriculture professionnalisée et spécialisée a l’échelle nationale et internationale (transformations, récolte jusqu’aux produits finis), Améliorer secteur d’énergie et construire les routes (car sur 145000 routes il n’y a que 5000 ou 6000 routes à bon état).

Y a plus des stations de la REGIDESO, détruits pendant la période de la rébellion ; le point de captage était dans la rivière Rubi.



Non, sur le plan sociologique ; car risque de disfonctionnement de nos barrages

Les conséquences du refus : être envahi par tous ces pays.

Les perturbations du calendrier agricole sont dues non seulement par rapport au climat mais aussi a cause de l’enclavement, moyens difficiles de liquidation des marchandises, le marché n’est pas rassuré. La faculté de l’Agronomie est négligée par les étudiants, alors que selon les études menées en Hollande démontre que le secteur agricole réduit la pauvreté 4 fois plus que les autres secteurs industriels et autre.

3. Thèmes et messages contenus dans l’enregistrement


Thèmes principaux : Climat et Eau

Message spécifique par rapport aux thèmes exploités : La saison de pluie est écourtée, au lieu de 8 mois comme lors de décennies passées, il arrive que l’extrême nord de la province, enregistre jusqu’à 6 mois de sècheresse, des fortes chaleurs, des vents à des vitesses non habituelles pendant la saison sèche. Perturbation des programmes de chasse et de pêche ;

Des montées excessives des cours d’eau pendant des pluies de grande magnitude pendant une durée très courte, destruction des champs et des habitations lors des inondations ;

Baisse de la production agricole ;

Difficulté de bien sécher les produits tels que les cafés, extraire l’huile de palme, extraire le cacao ; La population locale est très médiocrement servie en eau potable par la REGIDESO, malgré les potentialités très élevées en ressources en eau à comparer avec la densité de la population et la disponibilité par rapport aux autres provinces ;

La déforestation commencée par la population locale elle-même, par l’envahissement des lieux non susceptibles au lotissement, l’exploitation des minerais et de bois d’énergie et d’industrie, par l’afflux des déplacés est en train d’endommager considérablement la disponibilité de l’eau. Ainsi il devient difficile d’avoir une eau en quantité et en qualité suffisante.

Pertinence de chaque message : les populations locales sont très opposées aux Mbororo à cause de la pression de ces derniers sur les ressources naturelles.