Fiche de transcription N°25

PRESENCE DES ELEVEURS MIGRANTS MBORORO ET MULTIPLICATION DES CONFLITS AGROPASTORAUX DANS LE BASSIN DU CONGO

Transcription par : Anaclet Kombayi

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Projet concerné : CEMiC

  • Axe de recherche d'attache du réalisateur Haut-Uélé

  • Période
    20 juillet - 20 Septembre 2019

Date de réalisation : 22/11/2021

  • Timing : 2 mois

1. La carte d’identité de l’enregistrement

Titre du fichier

  • Longueur du fichier en minutes : 45'

  • Réalisateurs(trices) : Enquêteurs et chercheurs du projet CEMIC : - GENIE LUTONADIO (CRREBaC)

  • Personne(s) ressource et fonction : Religieuse/ membre d’une association pour la paix, RIO dans la province de Haut-Uélé.


  • Type de fichier Audio

  • Langue(s) utilisée(s) Français

  • Lieu de l'enregistrement Isiro

2. Contenu de l'enregistrement


Une brève introduction est faite sur le but de la mission, le projet CEMiC et le centre CRREBaC qui pilote le projet. Le but poursuivit est d’avoir les informations fiables sur les problèmes lient au problématique de la migration des éleveurs Mbororo dans la province, dénoncer les inconvénient et avantages de la présence de ces éleveurs dans la ville d’Isiro et le territoire de Niangara, avoir une perception de la population sur le phénomène de changement climatique, et dénoncer les différents conflits rencontrés dans la zone, identifier les causes des conflits et leurs modes de résolution de ces conflits. Dans cette partie de la province.



Q : parlez-nous de la problématique des éleveurs Mbororo dans le haut Uélé (Territoire de Niangara)

R : Visiblement vous pouvez voir qu’il n’y a pas de problème entre les Mbororo et la population locale mais si vous entrez en profondeur, par exemple sur le marché de consommation, vous allez constater qu’il y a plus des Mbororo que la population locale dans le chef-lieu de territoire à cause de leur fort pouvoir d’achat. Ce qui constitue la pomme de discorde entre les Mbororo et la population locale. Les Mbororo ont beaucoup des vaches et beaucoup des moyens financiers, quand ils viennent au marché du territoire, ils ne marchandent pas le prix, et cette situation ne favorise pas la population locale.

Au niveau des villages, les éleveurs Mbororo imposent les prix de denrée alimentaire. Cette situation favorise une fois de plus l’émergence des conflits.





Q/ Ayant constaté ça, qu’est-ce que vous avez fait pour gérer cette situation ?

R/ Je pense que la gestion de cette situation n’a pas eu la réponse satisfaisante jusque-là, mais la société civile locale commence déjà à sensibiliser les autorités locales à prendre des mesures d’encadrement entre les Mbororo et la population locale.



Q/ Quelle est l’activité principale de la population de Niangara ? Cette population vit de quoi ?

R/ la population vit de l’agriculture. Niangara dans le passé était considéré comme les greniers agricoles, mais avec la guerre à répétition dans la région, tous les investissements sont détruits. Aujourd’hui la population se contente de l’agriculture de substance pour la survie avec comme les cultures principales : les Riz paddy, Manioc, Mais, bananes plantains, arachides. Les pèches étaient organisées dans nos grandes rivières notamment, Uélé, Bomokandi et autres. Les quantités des poissons attrapés bien qu’artisanale, parvenait à nourrir la ville d’Isiro, même à présent la grande quantité des poissons proviennent de Niangara.



Q/ Est ce que les vaches des éleveurs Mbororo détruisent les champs ?

R/Oui, elles détruisent les champs, lorsqu’on leur demande de payer, de fois ils le font, mais un constat malheureux, l’autorité locale profite de cette situation pour gagner de l’argent (il a un grand pourcentage sur ces frais de dommage et intérêt), la personne ayant perdu les champs ne gagne presque rien, elle est abandonnée à son triste sort, mais c’est l’autorité qui gagne en lieu et place de la victime.



Q : Quelle est le type de Conflit que la population rencontre dans le territoire de Niangara ?

R : Nous avons de deux sortes, Premièrement nous avons la présence des éleveurs Mbororo qui occupent illégalement la terre et la grande partie de foret de Niangara, les champs des paisibles populations sont dévastées et le remboursement pose toujours un problème c’est la victime qui peur. Les Mbororo détiennent des armes à feu, ils n’hésitent pas à donner la mort à la population en cas de petite discussion, vraiment un climat d’insécurité. Deuxièmement c’est la présence de groupe armé ougandais LRA, responsable des massacres de la population, et plusieurs cas de violation de droit de l’eau.



Q : Pour ce qui est des Mbororo comment on arrive à résoudre le problème de dévastation de champs par les vaches des éleveurs ?

R : on amène le problème chez l’autorité, mais elle ne gagnera pas devant Mbororo car il fort financièrement.



Q/ Ya-t-il pas des avantages avec l’arrivée des éleveurs Mbororo dans votre contrée ?

R/ Oui, il y a un avantage notamment la consommation des viandes vaches, mais toutefois il est important de signaler qu’il y a plus des désavantages que d’avantages.



Q : Quelle est votre perception face au changement climatique dans cette partie du territoire ?

R : il a été observé une longue saison sèche, la campagne agricole a commencé en retard.



Q : Est –ce- que la population de Niangara consomme l’eau de la REGIDESO ?

R : Le problème de l’eau est à prendre avec beaucoup de sérieux à Niangara, la population n’a pas d’eau potable, elle recourt à la rivière Bomikandi pour des usages multiples. Plusieurs cas des maladies d’origines hydrique sont enregistrés dans les hôpitaux à cause de consommation de cette eau. Encore un phénomène constaté, pendant la saison sèche plusieurs cours d’eaux ne donnent pas de l’eau.



Q : Avez- vous attendu le projet de transfert de l’eau du bassin du Congo vers le Tchad ? quelle est votre réaction ?

R : Oui, je souhaite les études au préalable, et sa relève de la compétence des autorités du pays.


3. Thèmes et messages contenus dans l’enregistrement


Les principaux thèmes évoquent sont :

1Problèmatique des éleveurs Mbororo dans le territoire de Niangara ;

2 Présence de groupe armé Ougandais LRA dans le territoire de Niangara

3 Types des Conflits enregistrés et mode de résolution des conflits

4 Perception de phénomène de changement climatique dans le territoire de Niangara.

Message spécifique par rapport aux thèmes exploités :

Au terme de cet entretien, il y a lieu de signaler que les éleveurs Mbororo sont arrivés dans le territoire de Niangara en provenance de la province de bas-Uélé. Ils ont amené des milliers des vaches et leurs dépendances, ils occupent la majorité du foret de Niangara. Ces vaches sont laissées en divagation, elles dévastent les champs des paisibles citoyens. Ces éleveurs imposent les prix dans le marché de bien de consommation c’est qui complique la vie à la population locale qui vit dans la précarité la plus totale. Ces éleveurs détiennent les armes à feu, ils n’hésitent pas à donner la mort à la population en cas de menace. Nous pouvons reconnaitre que la population consomme aujourd’hui la viande de vache.



Présence de groupe armé Ougandais LRA dans le territoire de Niangara, ce groupe est connu sur plusieurs cas des atrocités commis sur la population civile, et violation de droit de l’homme. Plusieurs enfants sont enrôlés dans ce groupe et ramené en forêt, les femmes sont violées, kidnapping des jeunes filles, plusieurs familles sont restées orphelins sans parents.



Type des Conflits enregistrés et mode de résolution des conflits, le conflit lié à la présence des Mbororo a été démontré et le conflit qui l’oppose avec la population locale. Suite à ce comportement la cohabitation n’est pas bonne, le retour des Mbororo dans leurs pays d’origine est vivement souhaité par toute la population.



Perception de phénomène de changement climatique dans le territoire de Niangara, la perturbation de calendrier agricole, la longue saison sèche, la diminution de la production agricole, les fortes chaleurs dans certaines périodes, sont là, la perception de phénomène de changement climatique.



Pertinence de message : La présence des éleveurs Mbororo dans le territoire de Niangara est l’objet des conflits avec la population locale qui ne supporte pas leurs présences à causes plusieurs cas des dégâts causés sur la population et sur leurs activités.