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Fiche de transcription N°4

AVIS DES AUTOCHTONES SUR LES ORIGINES DES ELEVEURS MIGRANTS ET LES GRANDES INCONNUES

Transcription par : Anaclet Kombayi

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Projet concerné : CEMiC

  • Axe de recherche d'attache du réalisateur Bas-Uélé

  • Période
    20 juillet - 20 Septembre 2019

Date de réalisation : 12/08/2021

  • Timing : 2 mois

1. La carte d’identité de l’enregistrement

Titre du fichier

  • Longueur du fichier en minutes : 1h:04',42''

  • Réalisateurs(trices) : Gérard Sankiana et Nicoles Nsambi

  • Personne(s) ressource et fonction : Responsable des entités locales


  • Type de fichier Audio

  • Langue(s) utilisée(s) Français

  • Lieu de l'enregistrement Buta/Bas-Uélé

2. Contenu de l'enregistrement

Aujourd’hui nous constatons que votre province à travers certains territoires sont envahis par les migrants externes, la question qui nous arrive en esprit est ce que vous avez au moins une idée de ces migrants, si oui, comment ils sont entrés dans votre territoire.

Merci pour la question, d’emblée nous vous remercions pour votre visite, et nous souhaitons que votre recherche trouve plus d’intérêts et les résultats qui sortiront apportent des solutions à cette population qui a longtemps souffert.

La province de Bas –Uélé enregistre des migrants externes qu’on appelle Mbororo, alors comment sont-ils arrivés ici ? Ces gens sont entrés chez nous avec la complicité des autorités militaires, et quelques chefs traditionnels dans certaines chefferies.

Dans la province du Bas-Uélé, ils sont dans le territoire d’Ango, précisément dans le secteur AZANDE, où ils sont majoritaires. Ces gens se déplacent d’un coin à un autre, aujourd’hui on signale leurs présences dans la province de Nord- Ubangi, qui se trouve à une distance de plus ou moins 400 km de territoire d’Ango. La présence des Mbororo dans ce territoire se justifie par la présence d’une vaste étendue des pâturages et des cours d’eau.

Dans la province de Bas-Uélé, les Mbororo sont également dans le territoire de Bondo. Ce territoire n’est pas riche en pâturage, mais ils l’ont choisi juste pour vendre leurs vaches, car cette entité est hautement riche en minerais, mais on estime qu’il y a également un autre agenda autour de nos richesses.

La province de Bas-Uélé sépare la frontière avec quel pays, et quelle est la distance qui nous sépare avec les pays frontaliers ?

La province de Bas-Uélé fait frontière avec la République Centre Africaine, la distance qui nous sépare est de plus ou moins 800km. Cette frontière est poreuse, il n’y a pas d’habitations, c’est la grande forêt. Pour traverser il y a une grande rivière qui nous sépare qu’on appelle rivière MBOMU.

Vous venez de dire que nous sommes séparés par la rivière Mbomu, comment les Mbororo parviennent à traverser la rivière avec des milliers des vaches, des enfants et des femmes ?

La rivière est très profonde, ces gens choisissent un endroit ou la rivière est rétrécie, et ils font leurs traversées pendant la saison sèche, c’est la période pendant laquelle le niveau d’eau est très bas, ils entrent à partir de la cité de Ndu dans la chefferie de Sowa et se dirigent vers d’autres localités.

Nous pouvons dire qu’il y deux portes d’entrée dans la province de Bas-Uélé : dans le territoire de Bondo, ils entrent à partir de la chefferie Sowa ( Bangasu), dans le territoire d’ Ango ils entrent par la chefferie Sasa

D’après vous quelle est l’origine de ces migrants, et qu’est –ce qui justifie leurs présences dans la province de Bas-Uélé ?

Pour ne pas se tromper, ces Mbororo sont entrent chez nous de manière illégale. Pour nous, ce sont des clandestins, ils n’ont aucun document légal qui peut justifier leurs présences sur le sol congolais. D’après le témoignage recueilli, ils ont quitté la République Centre Africaine en passent par Nzapaye et Bonke.

La majorité des Mbororo dans notre province sont originaires de la RCA, du Soudan du sud et rares sont du Tchad.

Combien de temps les Mbororo ont déjà passé dans votre province, et comment jugez- vous la cohabitation avec eux ?

A ma connaissance, les Mbororo ont déjà fait 19 ans, mais les problèmes qu’ils ont posés sont multiples,

Les troupeaux des Mbororo détruisent les champs de la paisible population, ils polluent les cours d’eaux. Un constat malheureux est que, là où ce troupeau passe, il laisse un passage, soit un couloir ouvert, d’où viennent passer les groupes armés qui sèment la désolation dans la population, c’est le cas de LRA, Anti –Balaka et Seleka. On constate également que les Mbororo détiennent des armes à feu. Cette situation est à la base de l’insécurité observée dans la province en générale et dans les territoires en particulier.

Et nous voulons tirer votre attention, parmi les Mbororo, nous avons les UDA, qui sont considérés comme les riches, ils disposent de beaucoup moyens financiers, et ils sont facilement identifiables à partir de leurs Tatouages et d’autres Mbororo qui sont considérés comme des travailleurs.

Malgré la présence conflictuelle des éleveurs Mbororo, la province ne tire pas un avantage sur le plan économique ?

Nous ne voyons pas cet avantage, peut-être pour les autorités qui continuent à les soutenir, la population qui vit de l’agriculture aujourd’hui ne sait pas où cultiver, la forêt est occupée par les Mbororo et différents autres groupes armés. En plus, ces gens viennent avec des milliers des vaches qu’ils vont vendre à Kisangani, et ils retournent dans leurs pays d’origine sans rien laisser à la province.

D’après vous, qu’est-ce qu’on peut faire pour que la cohabitation soit pacifique ?

Nous sommes fatigués de la présence des Mbororo, qui favorisent l’insécurité dans notre province, Nous demandons à l’Etat congolais de (d’) :

Identifier les Mbororo et les Catégoriser,

Indemniser pour avoir utilisé les ressources naturelles illégalement,

Refouler les Mbororo sans condition dans le sol congolais,

Proposer une loi en rapport avec la transhumance



3. Thèmes et messages contenus dans l’enregistrement




Thème principal : Occupation illégale des éleveurs Mbororo des espaces non habités

Message spécifique par rapport aux thèmes exploités : La province de Bas-Uélé reconnaît la présence des Mbororo, dans les territoires d’Ango et Bondo. Le territoire d’ango regorge une grande partie des pâturages et des cours d’eaux, c’est ici où il y a la présence dominante de ces éleveurs, par contre le territoire de Bondo n’a pas assez des pâturages, la présence de ces éleveurs se justifie par la richesse minière de cette région. Les Mbororo ne sont pas des réfugiés climatiques, ils n’ont aucun document administratif, ils se retrouvent sur les territoires congolais de manière irrégulière, leurs présences dans les territoires congolais ont été favorisées par certaines autorités militaires et coutumières. Les Mbororo disposent des milliers des vaches, le passage des vaches dans la forêt, laisse un couloir qui est emprunté par les groupes armés, dont la LRA, l’Anti –balaka et la seleka. La présence de ces groupes armés favorise l’insécurité dans la zone

Pertinence de chaque message : Les éleveurs Mbororo ne sont pas des réfugiés climatiques, ce sont les clandestins, ils ont traversé la rivière Mbomu, et occupent la vaste étendue de la forêt. Ces éleveurs sont majoritairement de la République du Centrafrique. Leurs présences à plusieurs endroits sont considérées comme un agenda caché d’occupation de terre, les vaches des Mbororo ont détruit l’environnement tant physique, biologique que socio-économique