COMPLICITE DES ÉLEVEURS MBORORO AVEC LES FORCES DU MAL (LRA), UN AGENDA CACHÉ DE LA BALKANISATION DU PAYS

2. Contenu de l'enregistrement

Une brève introduction est faite sur le but de la mission, le projet CEMiC et le centre CRREBaC qui pilote le projet. Le but poursuivit est d’avoir des informations fiables sur les problèmes liés à la problématique de la migration des éleveurs Mbororo dans la province, dénoncer les inconvénients et avantages de la présence de ces éleveurs dans la ville d’Isiro et le territoire de Niangara, avoir une perception de la population sur le phénomène de changement climatique, dénoncer les différents conflits rencontrés dans la zone, identifier les causes des conflits et leurs modes de résolution dans cette partie de la province, en vue d’envisager la résilience de la communauté locale.

Q : Parlez- nous de la problématique de la sécurité et la présence des migrants internes et externes dans le territoire de Niangara.

R : Depuis quelques années, le territoire de Niangara fait face à des présences de migrants externes qu’on appelle communément les éleveurs Mbororo. Ces derniers ont envahi le territoire avec plus de 100.000 têtes de vaches. Ils occupent des vastes étendus de nos forêts et de nos champs, empêchent ainsi la population locale, de faire leurs activités agricoles pour la survie de leurs familles.

Les Mbororo possèdent des armes à feu, ils n’hésitent pas à ôter la vie aux paisibles habitants, ceci sous prétexte de la protection de leurs vaches. A titre d’exemple, un père de famille vient d’être tué en forêt, jusqu’à ce jour on n’a pas retrouvé son corps. Les Mbororo se sont organisé pour donner une somme de 25.000.000 francs congolais (soit, 12.526,91 USD) aux autorités locales pour faire taire cette affaire. Les vaches de Mbororo dévastent les champs sous l’œil complice des autorités ; nous vivons une situation d’abandon.

A ce mouvement, s’ajoute celui des migrants internes qui sont nos frères Hemas. Les Hemas n’obéissent pas aux autorités locales, ils font les mêmes activités que les Mbororo, nous trouvons leur bonne cohabitation avec les étrangers Mbororo d’anormale.

Nous, la population de Niangara, nous émettons une certaine crainte de voir la situation de l’Ituri se transférer ici chez nous. A titre de rappel les Mbororo viennent de bruler 150 ménages des populations autochtones et tout ceci se passe sous l’œil complice de nos autorités.

La seule chose que nous demandons aux Hemas, c’est de respecter les autorités locales en se conformant aux lois de la République et aux coutumes des populations autochtones.

Q/ Y a-t-il des mariages entre nos sœurs et les Mbororo ? Ce lien pourrait-elle ramener la paix ?

R/Non, jamais, je préfère qu’ils aillent faire leurs mariages en dehors de nos frontières.

Q/Pensez-vous que si aujourd’hui, on transférait l’eau au Tchad, les Mbororo pourront rentrer chez eux ?

R/Non, c’est un prétexte inutile, en arrivant ici, ils ont traversé plusieurs pays où il y a de l’eau. Je dis que ces gens ont un projet autre que l’eau.

3. Thèmes et messages contenus dans l’enregistrement

Les principaux thèmes évoqués sont :

1. Perception des menaces des éleveurs Mbororo sur la population et la victimisation des activités,

2 Perception de problème de l’eau évoqué par les Mbororo.

Message spécifique par rapport aux thèmes exploités :

Perception des menaces des éleveurs Mbororo sur la population et la victimisation des activités.

Ces éleveurs Mbororo ne sont pas les bienvenus dans ce territoire, au départ on avait un peu d’estime à leur égard, mais au fur et à mesure que le temps passe, nous découvre petit à petit l’agenda caché de ces éleveurs. Nous découvrons qu’ils ont les armes à feu, la plupart entre d’eux sont des anciens militaires des armées étrangères. Ces gens n’hésitent pas à tirer sur la population locale. Ils occupent illégalement la terre et empêchent la population à s’occuper des activités agricoles alors que cette dernière vit de l’agriculture. Sur le marché, ils imposent les prix au détriment de la population qui vit dans l’extrême pauvreté. Nous assistons également à une sorte de complicité à deux niveaux :

1 ils collaborent mieux avec le groupe armé Ougandais (LRA), qui a commis des atrocités et continue à les faire sur la population dans la chefferie de Manziga.

2 Ils collaborent mieux avec les éleveurs locaux appelés Hema venant de la province de l’Ituri en République Démocratique du Congo. Ces derniers sont aussi cités dans la guerre interethnique, qui a endeuillé plusieurs familles en Ituri. Ces deux catégories d’éleveurs font la même activité, leurs vaches sont laissées en divagation et détruisent les champs, et laissent la population en détresse, car la justice n’est pas rendue pour leur cause. Nous, de la société, nous exigeons le départ pur et simple de ces éleveurs hors de nos frontières.

Perception de problème de l’eau évoqué par les Mbororo. Ceci est un faux problème, la question que nous nous posons, est de savoir si les Mbororo en venant, avant d’atteindre la RDC, n’ont pas traversé des cours d’eau et des forêts ? Nous croyons que ces gens sont les précurseurs de la balkanisation de pays, c’est pourquoi nous nous opposons, ils doivent partir, vous pouvez remarquer leurs comportements face aux autorités établies, il n’y a aucune considération à leur égard.

Pertinence de message : Menace des éleveurs Mbororo sur la population locale, la complicité avec les forces du mal (LRA), un agenda caché de la balkanisation du Pays.